MON CAMARADE , VAILLANT, PIF-GADGET
HISTOIRE COMPLETE
Des journaux pour enfants de la mouvance communiste.
> Voici que Richard Médioni sort un très gros et grande livre sur toute l'histoire des journaux pour enfants de la même mouvance communiste, depuis le début du 20ème siècle jusqu'au journal Vaillant et le magazine Pif-Gadget (1901-1994).
C'est un énorme travail d'archives et tous les auteurs dessinateurs et scénaristes y sont présentés avec leurs séries.
Autant dire que Jacques Kamb y a une grande place à l'intérieur de ce livre de 2,150 Kg.
> Richard Médioni qui fut entre autre rédacteur en chef de Pif-Gadget de 1971 à 1973 propose (avec l'aide Françoise Bosquet et Mariano Alda) après plusieurs années de recherche cet ouvrage.
C'est une promenade depuis 1901 avec le premier journal pour enfants issu de la gauche révolutionnairele du nom de Jean-Pierre... en passant par de nombreux titres... Les Petits Bonshommes... Mon Camarade... et par le Jeune Patriote en 1940 et sa transformation en Vaillant. Avec un éclairage sur les séries et auteurs de cette période. Puis passage jusqu'à Pif-Gadget de 1969 à 1994. Il y a aussi un chapitre sur Jacques Kamb qui relate une partie de la riche carrière du créateur de Couik et de Dicentim. Un ouvrage qui contient 1150 documents en noir et blanc pour un format de 19 x 26cm.
FM : Richard Medioni, bienvenue sur le DicentimBlog et merci de vos réponses à ce petit questionnaire.
Vous qui avez déjà écrit le livre «Pif-Gadget, la véritable histoire» et dirigé le webzine «Période Rouge» comment avez-vous eu l’idée de faire ce nouveau livre ?
RM : Le premier livre datant de 2003 était un livre très court, traitant principalement de la période 1968-1973, celle du début de «Pif Gadget». Quant au webzine «Période Rouge», il traitait en plus de la période «Vaillant», mais sans systématisme, sans chronologie. Des pans entiers de cette histoire n’étaient pas traités, idem pour les séries et les auteurs. Rien sur Gotlib, Mandryka, Pratt… la liste est longue !
De plus, un webzine nécessite des articles très courts et c’était préjudiciable à la qualité de l’information. Enfin, il y avait des centaines d’informations qui n’avaient jamais été publiées sur le sujet et c’était bien dommage. En me rendant compte de tout cela, je me suis dit qu’il fallait tout remettre à plat, raconter cette incroyable histoire dans sa chronologie et sa continuité, être complet…
FM : Racontez-nous ce que contient ce gros ouvrage de 560 pages et de 1150 documents ?
RM : C’est effectivement un très gros ouvrage au format 19 X 26 cm qui contient, outre les 1150 documents, un texte de 1 350 000 signes ! On y raconte à la fois l’histoire complète des journaux traités, celle des auteurs, des séries, la vie rédactionnelle. Mais, compte tenu de la particularité de ces journaux, je les place dans leur contexte social, culturel et politique.
Le livre est construit de façon chronologique à la façon d’un roman vrai avec énormément de témoignages et d’anecdotes. En écrivant ce texte j’ai voulu que le lecteur (même si celui-ci n’est pas un amateur éclairé) soit passionné par cette histoire et ait l’impression de vivre le XXe siècle au travers de ces journaux.
FM : Dans ce grand livre de 72 chapitres, vous proposez de faire un voyage de 1901 à 1994 dans les journaux communistes pour enfants. Voit-on tous les journaux de cette époque et pourquoi avoir fait le choix de ces dates ?
RM : C’est simple, l’histoire commence très exactement le 1er décembre 1901 avec le premier journal pour enfants (comportant en plus une bande dessinée!) de cette mouvance et s’achève en janvier 1994 avec la dernière parution de «Pif Découverte». Tous les journaux principaux sont traités. Par contre, j’ai fait l’impasse sur certaines publications marginales ou d’une nature particulière comme «Roudoudou», «Pat et Chou»… car cela aurait nui à la cohérence de l’histoire.
FM : Quelles sont les autres personnes qui ont participé à l’écriture et à la documentation de ce livre ?RM : J’ai écrit la totalité du livre (à l’exception de quelques encadrés que l’on doit à Mariano Alda) car je voulais une unité de style. Mais tous mes textes ont été lus, relus, corrigés par Françoise Bosquet et Mariano Alda. J’ai toujours tenu compte de leurs critiques et de leurs avis, et la qualité du texte leur doit énormément.
Mariano Alda a, en outre, réalisé un travail considérable de recherche d’informations. Je le dis tout net, sans lui le livre n’existerait pas. Françoise aussi a eu un grand rôle, c’est elle, par exemple, qui a découvert ce premier journal, «Jean-Pierre», dont bien peu de personnes avaient entendu parler.
Le travail de documentation, de recherche dans les bibliothèques et les archives, et l’écriture proprement dite ont duré deux ans.
FM : Comment avez-vous eu l’idée de faire appel à Jacques Kamb pour la jaquette du livre ?
RM : Au tout début de la conception du livre, j’ai ressenti le besoin de visualiser une couverture et son titre. Comment pouvait-on appeler un livre pareil et quel type d’illustration choisir ? Je me disais que si j’avais sous les yeux une couverture qui était le juste reflet de ce que j’avais en tête, cela me permettrait de commencer plus facilement le travail d’écriture.
Pendant quelques minutes, j’ai pensé simplement à reproduire les «unes» des journaux traités… Mais cela ne montrait ni le côté humain de cette histoire ni le travail de création fondamental, sans parler de l’absence des héros…
Alors j’ai eu un flash et j’ai «vu» la couverture. J’ai immédiatement téléphoné à Kamb qui me semblait être le seul capable de réaliser le dessin. Je dois dire qu’au départ Jacques n’était pas sûr de pouvoir mener à bien ce travail. Il faut dire que ce n’est pas facile de croquer tous ces personnages, de les faire revivre tels qu’ils étaient à l’époque. Jacques ne voulait pas simplement les faire ressemblants, il voulait les dessiner tels qu’ils étaient, plus vivants, plus réels que sur une simple photo.
Et pour ceux qui ont connu tous ces auteurs, le résultat est hallucinant de vérité.
Jacques a passé des jours et des nuits à ce travail. Et quand il m’a apporté son dessin, il était simplement parfait… et je pouvais commencer l’écriture du livre !
FM : Jacques Kamb vous a-t-il aidé pour la réalisation de ce livre ?
RM : Bien entendu ! Arrivé à «Vaillant» en 1951, Jacques a été de toute l’aventure, a connu tout le monde… et en plus il a une mémoire d’éléphant. Il m’a donc considérablement aidé sur des points essentiels de cette histoire.
FM : Quand avez-vous connu Jacques Kamb et que pensez-vous de sa carrière ?
RM : J’ai connu Jacques en janvier 1968, à mon arrivée à la rédaction de «Vaillant». Il faisait alors «Zor et Mlouf». En fait, je le connaissais surtout par ses talents de dessinateur de presse. Il faut dire que c’était alors un des «très grands» du dessin politique ! Le succès de «Dicentim» a fait oublier à beaucoup la place qu’occupait Jacques dans la presse politique et syndicale. Ses dessins étaient clairs et incisifs, toujours parfaitement compréhensibles (ce qui n’est pas le cas pour tous les dessinateurs), optimistes et drôles. Je le dis tout net: il aurait pu, s’il l’avait voulu, être le dessinateur vedette du «Canard enchaîné».
Quant à sa carrière de dessinateur de BD, elle est aussi exemplaire: 61 ans qu’il dessine des bandes dessinées toujours aussi talentueuses… Et le connaissant bien, il n’est pas près de s’arrêter !
FM : Proposez-vous dans votre livre un chapitre important à Jacques Kamb ?
RM : Comment pourrait-il en être autrement ? Et compte tenu de l’importance de cet auteur, on le retrouve un peu partout tout au long de l’ouvrage.
FM : Avez-vous l’intention d’invité Kamb lors de vos sorties prochaines pour la promotion de votre livre dans les salons B.D. ?
RM : Jacques est notre ami, à Françoise et moi-même! Car outre ses qualités d’auteur c’est l’homme le plus adorable que je connaisse. Aussi, dès que l’occasion se présente, on fait équipe! Et en dehors des salons, on a toujours le même plaisir de se retrouver.
FM : Merci d’avoir eu la gentillesse de répondre aux questions du DicentimBlog.
> Pour parler du dernier livre de Richard Médioni, Mariano Alda passionné et collectionneur de l'univers Vaillant/Pif-Gadget répond aux questions du DicentimBlog.
FM : Mariano Alda que pensez-vous du dernier livre de Richard Médioni ?
MA : Je dois dire que je suis assez épaté par ce qu'il a fait, non pas parce qu'il est un ami, mais objectivement du point de vue d'un lecteur lambda.
Alors que cela aurait pu être qu"un "simple livre complément" des livres sur Pif Gadget (69-73) et sur Vaillant (45-69), il a réussi à remonter le temps, par filiation jusqu'en 1901. Outre la qualité de ses écrits, il a réussi le tour de force de retrouver des documents pratiquement introuvables qu'il a su reproduire de façon remarquable.
Bien entendu, dans cette aventure, je ne peux qu'associer le travail conjoint de Françoise Bosquet. .
FM : Pouvez-vous me dire quelle est votre participation dans cet ouvrage volumineux ?
MA :L'idée ? Nous nous connaissons depuis 2003 et à chaque nouvelle aventure, j'y ai été associé. Je possède pas mal d'illustrés, de livres et revues traitant de la Bande Dessinée, et de bandes dessinées. Le poste d'iconographe m'a été attribué, en tant que volontaire d'office ! ;o))
Pour ce livre,en particulier, j'ai recherché des documents sur les auteurs et sur les titres Vaillant et Pif afin de baliser certains chapitres..
FM : Que pensez-vous de la jaquette de couverture réalisée par Jacques Kamb ?
MA :Nous avions trouvé le dessin du tiré à part (donné avec le Livre sur Vaillant) à la fois très beau et émouvant. Jacques Kamb l'avait fait de mémoire car malheureusement beaucoup de ses amis avaient disparu. L'idée de le placer en couverture a été une très bonne idée et Jacques Kamb a décidé de le réaménager et de le mettre en couleurs. Le résultat est là.
Quant à sa carrière, il n'est pas difficile de dire qu'elle est bien remplie et qu'elle nous permet d'apprécier l'étendue de son talent. De ses talents.
Grâce à la pugnacité d'un certain Frédéric Maye, nous avons eu la chance d'avoir eu quelques petites publications relatant une partie de cette carrière. Souhaitons que nous puissions, après cette aventure éditoriale, nous consacrer à un livre lui rendant hommage... de son vivant..
> Merci pour vos réponses et de votre participation à cet article. Richard Médioni a demandé à Jacques Kamb qu'il fasse la jacquette de couverture. Voici ce que raconte Jacques Kamb à ce sujet pour le DicentimBlog :
JK : " Richard Médioni a souhaité que je fasse la couverture. Comme j'avais déjà réalisé une grande planche pour son premier livre sur Vaillant représentant les principaux collaborateurs du journal (en noir et blanc) et proposé aussi en tiré-en-part. Cette fois ce sont les auteurs de la "période rouge" de Pif-Gadget qu'il a voulu faire figurer sur la jaquette de couverture, en couleurs avec leur personnage principal.
Je suis évidemment honoré que mon dessin serve de "vitrine" à ce livre important, qui sera le dernier à témoigner de toute une presse pour jeunes aujourd'hui disparue."
Jacques Kamb
A découvrir ci-dessus le superbe CLIP LIVRE de "L'histoire complète - 1901-1994" réalisé par Jean-Luc Muller.
> " L' Histoire Complète " de 1901-1994, des journaux pour enfants de la mouvance communiste et leurs BD exceptionnelles. Un livre de 560 pages par de Richard Médioni aux éditions Vaillant Collector. Avec une jacquette couleurs de Jacques Kamb. La sortie du livre au prix de 39€ (+5€ frais d'envoi) et pour le 20 septembre 2012. Ecrire à Vaillant Collector, 10 Grande Rue, 02330 Pargny-la-Dhuys ou par Amazon.
>>> Pour en savoir plus sur le livre : par ICI .
Frédéric Maye 2012
Dessins de Copyright Jacques Kamb.
Documentation Vaillant Collector.
Merci à Richard Médioni pour l'interview.
Merci à Mariano Alda pour l'interview.
Merci à Jacques Kamb pour sa participation.
Merci à Jean-Luc Muller pour la vidéo.
Montage de l'article Mister Dicentim.
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